Facileà dire, nŽest-ce pas? Il est vrai que cŽest parfois tellement compliqué Tant que nous nŽaurons pas compris quŽune Facebook. Email or phone: Password: Forgot account? Sign Up. See more of Q. Soins énergétiques, Rituels,Numérologie karmique on Facebook. Log In . or. Create new account. See more of zenergie369.com Valérie Q. Soins
Pascal entend-il rĂ©pondre ici Ă  sa question initiale ? Ce qu’est le moi, il le dit, ou plutĂŽt il le dĂ©finit le texte assimile le moi » Ă  la personne », et plus prĂ©cisĂ©ment Ă  la substance de l’ñme ». Cette dĂ©finition mĂȘme ne semble pas contestable le terme pourrait aussi dĂ©signer comme d’ailleurs le terme de personne », cette substance de l’ñme et ses qualitĂ©s, comme d’ailleurs l’ensemble Ăąme-corps ; mais Pascal isole ici, en quelque sorte, un objet particulier, auquel le nom de moi s’applique spontanĂ©ment assez bien , dĂ©signant en gros ce qui me dĂ©finit, ce qui m’est le plus essentiel, voire le support de toutes mes qualitĂ©s, par opposition Ă  ce qui se succĂšde en moi, et n’affecte pas mon essence. DĂ©finition recevable, donc, qui revient apparemment simplement Ă  prĂ©ciser ce dont parle ici Pascal. Mais cette dĂ©finition suffitelle ? Visiblement, il demeure difficile de savoir ce qu’est ce moi, s’il ne se confond avec aucune des qualitĂ©s ». Pascal n’en arrive-t-il pas Ă  douter de la pertinence mĂȘme de cette idĂ©e, lorsqu’il pose cette question OĂč est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps ni dans l’ñme ? » Le texte vise-t-il donc Ă  nous donner une rĂ©ponse, ou Ă  nous faire comprendre une difficultĂ© ? La premiĂšre partie est donc composĂ©e de trois questions-rĂ©ponses, qui soulĂšvent chacune des interrogations bien distinctes. L’homme qui s’est mis Ă  la fenĂȘtre pour regarder les passants s’est-il mis lĂ  pour me voir ? Évidemment non. La rĂ©ponse est Ă©vidente, mais quel est le lien avec la question initiale ? Il ne viendrait Ă  l’idĂ©e de personne de confondre ce qu’on est avec le fait d’ĂȘtre un passant. Alors pourquoi cet exemple ? Le deuxiĂšme exemple paraĂźt moins Ă©tonnant, mais bien banal je ne suis pas ma beautĂ© ; ma beautĂ© peut passer, je demeure moi » ; sans doute pas le mĂȘme », mais c’est bien moi » qui change, et qui de beau deviens laid par la petite vĂ©role ; tout cela est clair, et semble pour tout dire assez banal. Avions-nous besoin de Pascal pour nous dire que nos qualitĂ©s physiques ne constituent pas ce qui fait le moi » ? Que lorsque je dis j’ai changĂ© », il est bien clair que la formule suppose Ă  la fois une succession de qualitĂ©s la beautĂ©, puis la laideur et l’identitĂ© du sujet, sans quoi on ne parlerait mĂȘme pas de changement ? Les qualitĂ©s physiques se succĂšdent, elles sont pĂ©rissables » ; le moi demeure. Qui s’attache au pĂ©rissable ne s’attache pas au moi. Le troisiĂšme exemple est plus paradoxal, car il nous semble lĂ©gitime d’assimiler le moi » Ă  ce qu’on appelle les qualitĂ©s morales », au moins, prĂ©cisĂ©ment, les moins passagĂšres, les moins pĂ©rissables ». Pourtant ici encore Pascal vient dire si l’on m’aime pour ma mĂ©moire et mon jugement, m’aime-t-on, moi ? Non, car je peux perdre ces qualitĂ©s sans me perdre ». L’idĂ©e dĂ©range, car nous avons tendance Ă  identifier le moi aux qualitĂ©s morales, au moins les plus permanentes ; et il semble bien que la mĂ©moire » et le jugement » sans doute faut-il entendre ici l’intelligence ne soient que deux exemples de ces facultĂ©s qui semblent dĂ©finir mon individualitĂ©, me caractĂ©riser, bref ĂȘtre de celles auxquelles je ferais appel pour dire ce que je suis ; l’argument dĂ©range, car nous savons bien que c’est une question, parfois douloureuse, de savoir si un ĂȘtre qui a perdu mĂ©moire et jugement comme cela semble ĂȘtre le cas dans la maladie d’Alzheimer, est encore la mĂȘme personne ». Si j’y rĂ©flĂ©chis, je constate qu’en un sens j’ai tendance Ă  penser le moi comme le sujet des qualitĂ©s et c’est ainsi que semble le penser Pascal avec un maximum de cohĂ©rence ; en un autre sens j’ai tendance Ă  l’identifier Ă  certaines de ces qualitĂ©s, que je dĂ©signerai comme essentielles ». Ne faut-il pas choisir ? Pour le moins, Pascal nous invite ici Ă  un nettoyage de nos pensĂ©es. La deuxiĂšme partie semble se rĂ©sumer Ă  deux conclusions pessimistes le moi est peut-ĂȘtre inconcevable ; le moi n’est jamais l’objet de l’amour. C’est cette derniĂšre conclusion qui est la plus dĂ©veloppĂ©e. Concernant la premiĂšre, on pourrait la comprendre ainsi si je me tiens Ă  cette dĂ©finition du moi comme sujet des qualitĂ©s, et surtout des qualitĂ©s morales, je ne peux rien en dire ; on en viendrait presque Ă  se demander si cette idĂ©e conserve un sens OĂč est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps ni Commentaire [E3] Retour sur la question initiale. Rappel, questionnements. Commentaire [E4] Ici il est clair que j’ai commentĂ© » un peu. Mais c’est pour Ă©carter une approche polĂ©mique » qui n’a pas lieu d’ĂȘtre. Dire qu’on peut entendre par moi » autre chose que ce qu’entend ici Pascal, ce n’est pas encore Ă©noncer un point de dĂ©saccord avec l’auteur. Il faut se situer sur le terrain du texte, c’est-Ă -dire accepter de ne pas parler que de ce dont il est question ici. Commentaire [E5] Retour sur la premiĂšre partie pour chaque sous-partie, rappel, questionnement. Commentaire [E6] Ici, Ă©videmment, je situe ma question au-delĂ  de quelque chose que je considĂšre comme clair mais que je rappelle au correcteur, ce qui nĂ©cessite un peu d’analyse Ă  l’intĂ©rieur de ce travail de prĂ©sentation. Commentaire [E7] Justification d’un questionnement par une habitude de penser que le texte vient perturber. On pourrait faire la mĂȘme chose pour l’amour dire que c’est quand mĂȘme un peu raide, que Pascal nous dise qu’on n’aime jamais personne. Commentaire [E8] Toutes les questions qui surgissent s’appuient ici sur ce que j’aurais tendance Ă  penser si je n’avais pas rĂ©flĂ©chi sur le texte. La conclusion que j’en tire, c’est que le texte me rĂ©vĂšle peut-ĂȘtre que mes propres notions ne sont pas claires. Cela annonce un travail de l’ñme ? ». Et pourtant, comment penser des qualitĂ©s sans penser quelque chose dont elles sont les qualitĂ©s ? Peut-on renoncer Ă  l’idĂ©e d’une substance de l’ñme ? La deuxiĂšme conclusion est Ă  la fois pessimiste, riche et paradoxale. On ne peut aimer le moi ; cela est clair, au regard de ce qui prĂ©cĂšde, puisqu’il semble inatteignable, indĂ©finissable, voire impensable. Mais Pascal nous fait remarquer une consĂ©quence plus surprenante on ne peut pas plus dire qu’on aime le corps que l’ñme. On est donc bien loin de l’idĂ©e que l’amour des corps n’est pas l’amour vrai, celui qui viserait l’ñme, etc. Pascal remarque qu’on n’aime jamais un corps, mais les qualitĂ©s qu’il se trouve avoir sinon j’aimerais ce corps quelques qualitĂ©s qui y fussent ». Un tel amour du corps est-il possible ? Un amour qui viserait la substance du corps, comme l’amour de la personne » prĂ©tend viser la substance de l’ñme ? Pascal dit que non ; mais on voit en tous cas que l’opposition essentielle, quand on rĂ©flĂ©chit ici sur l’amour, n’est pas l’opposition entre l’amour des corps et l’amour de l’ñme, mais l’opposition entre un amour qui s’attache aux qualitĂ©s et celui qui s’attacherait » Ă  la substance. On n’aime donc que des qualitĂ©s. Mais Pascal ne dit pas seulement que l’amour de la substance de l’ñme est impossible il dit qu’il serait injuste ». Qu’est-ce Ă  dire ? D’autant qu’à y rĂ©flĂ©chir, la double thĂšse impossibilitĂ©, injustice est doublement paradoxale. Pascal est chrĂ©tien. Le christianisme ne commande-t-il pas un amour universel, c’est-Ă -dire d’aimer tous les hommes quelques qualitĂ©s qui y fussent ? » Pascal est-il en train de nous dire que ce commandement d’amour est absurde, Ă  la fois impossible et injuste ? Que ce commandement soit en mĂȘme temps un mystĂšre, un paradoxe, cela est clair ; mais y a-t-il encore une place, dans le texte de Pascal, pour sa pertinence ? On sait que les PensĂ©es de Pascal devaient constituer une Apologie de la religion chrĂ©tienne » on en semble bien loin ici. Alors, comment comprendre ? Au terme de ce parcours, la conclusion » ou la morale du texte ne paraĂźt plus aussi paradoxale. Certes il peut paraĂźtre surprenant que Pascal semble ici excuser ceux qui vouent leur existence Ă  la recherche des honneurs – habituellement dĂ©criĂ©s par les philosophes. Mais si nous ne nous attachons jamais Ă  rien de substantiel », si en ce sens tout est attachement superficiel, de surface, au nom de quoi condamner ? On peut tout de mĂȘme s’étonner d’un tel tout ou rien ». N’y a-t-il pas des qualitĂ©s » qui ont plus de valeur que d’autres ? On le voit, ce texte, obscur dans son intention oĂč Pascal veut-il en venir ?, fourmille Ă©galement de difficultĂ©s de dĂ©tail, dont nous n’avons pas fait, sans doute, l’inventaire complet. Pour essayer d’introduire quelque clartĂ© dans cet ensemble, on peut envisager de revenir dans un premier temps sur l’opposition de la qualitĂ© et de la substance, qui y joue visiblement un rĂŽle dĂ©terminant ; et plus prĂ©cisĂ©ment de revenir sur la nature de la qualitĂ©, puisque c’est lĂ  que nous trouvons ici des exemples, des formules qui demandent explication empruntĂ©es, pĂ©rissables, etc.. On reviendra ensuite sur la question de l’amour ou de l’attachement, aussi bien pour explorer le sens de la thĂšse de Pascal On n’aime jamais personne, mais seulement des qualitĂ©s » que pour envisager ce que pourrait signifier un amour qui s’attache Ă  la substance du corps, de l’ñme, idĂ©e dont il semble que le texte invite Ă  nous dĂ©faire. Commentaire [E9] Pessimiste
 Commentaire [E10] Riche
 Commentaire [E11] 
 et paradoxale Commentaire [E12] Oui, vous n’ĂȘtes pas obligĂ©s de le savoir. Mais ça pourrait arriver, et on peut s’étonner et donc, ĂȘtre incitĂ© Ă  rĂ©flĂ©chir de ce qu’un auteur ne dise pas ce qu’on attendrait de lui. De telles remarques ont donc leur place dans une explication de texte. Commentaire [E13] Annonce de la premiĂšre partie d’explication. Commentaire [E14] Annonce de la deuxiĂšme partie. Commentaire [E15] L’annonce du plan est claire. Il n’y a pas ici Ă  proprement parler de retour synthĂ©tique sur les difficultĂ©s du texte, mais l’annonce au dĂ©but de sa structure thĂ©matique suffit Ă  justifier un tel plan d’étude. De toutes façons il faut Ă©viter de recommencer une Ă©tude linĂ©aire. Pascalest un prĂ©nom d’origine latine et religieuse et signifie « celui qui est nĂ© Ă  PĂąques » ou qui se rapporte Ă  PĂąques, tels l'agneau pascal et le mystĂšre pascal. Plusieurs saints de la religion catholique portent ce prĂ©nom. Il existe Ă©galement une forme fĂ©minine du prĂ©nom : Pascale. En France, ce prĂ©nom est fĂȘtĂ© le 17 mai. Sommaire [masquer] 1 Papes 2 Patronyme 3

Qu’est-ce que le moi ? Un homme qui se met Ă  la fenĂȘtre pour voir les passants, si je passe par lĂ , puis-je dire qu’il s’est mis lĂ  pour me voir ? Non, car il ne pense pas Ă  moi en particulier. Mais celui qui aime quelqu’un Ă  cause de sa beautĂ©, l’aime-t-il ? Non car la petite vĂ©role, qui tuera la beautĂ© sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus. Et si on m’aime pour mon jugement, pour ma mĂ©moire, m’aime-t-on moi ? Non, car je puis perdre ces qualitĂ©s sans me perdre moi-mĂȘme. OĂč est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps ni dans l’ñme? Et comment aimer le corps ou l’ñme, sinon pour ces qualitĂ©s, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu’elles sont pĂ©rissables ? Car aimerait-on la substance de l’ñme d’une personne, abstraitement, et quelques qualitĂ©s qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste. On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualitĂ©s. Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualitĂ©s empruntĂ©es. » Blaise PASCAL, PensĂ©es, 1670, Ă©dition Brunschvicg, fragment 323. n n Ce fragment 323 des PensĂ©es constitue sans doute l’un des textes les plus troublants de la mĂ©taphysique occidentale. Pascal y aborde la question du “moi”. Cette notion est universellement invoquĂ©e pour dĂ©signer ce qui fait l’identitĂ© et la singularitĂ© de la personne humaine. Et de fait, chacun y recourt familiĂšrement avec la certitude qu’elle renvoie Ă  une rĂ©alitĂ© permanente et stable, Ă  la maniĂšre d’un noyau substantiel et indestructible. Mais quelle part de vĂ©ritĂ© se trouve contenue dans cette reprĂ©sentation ? Étrangement, Ă  mesure que Pascal progresse dans son analyse, les certitudes concernant le moi s’affaissent les unes aprĂšs les autres. Et ceci est d’autant plus dĂ©rangeant que l’analyse s’aventure dans une direction inattendue la question de ce rapport privilĂ©giĂ© Ă  autrui qu’est l’amour. Qui aime-t-on vraiment lorsque nous aimons ? En quelques lignes, Pascal nous entraine dans un abĂźme de perplexitĂ© et nous pose cette question le moi est-il rĂ©alitĂ© ou illusion ? “Qu’est-ce que le moi ?” La question “Qu’est-ce que le moi ?“ est la question philosophique par excellence depuis Socrate, puisqu’elle porte sur l’essence, sur ce qui fait qu’une chose est ce qu’elle est qu’est-ce que le beau ? La vertu ? Le courage ? Il est Ă  noter que cette question ne se confond pas avec la question d’ordre psychologique qui pourrait se formuler ainsi “qui suis-je ?“. Elle n’appelle pas l’auteur ou le lecteur Ă  s’interroger sur lui-mĂȘme, Ă  se livrer Ă  une introspection, mais Ă  dĂ©finir l’essence de ce que l’on appelle le “moi”. Or, prĂ©cisĂ©ment, cette dĂ©finition, pour ĂȘtre valable, doit ĂȘtre universelle. Il s’agit donc de produire le concept de cette “rĂ©alitĂ©â€ que l’on appelle le “moi”. Mais comment procĂ©der Ă  une telle analyse ? Classiquement, pour atteindre l’essence d’une chose ou d’un ĂȘtre, on procĂšde par Ă©limination on dĂ©passe les apparences, les qualitĂ©s extĂ©rieures, pour atteindre l’essence, le noyau substantiel. C’est prĂ©cisĂ©ment la dĂ©marche suivie par Pascal au dĂ©but du texte. Le moi comme objet du regard Pour parvenir Ă  une dĂ©finition du moi », Pascal envisage une situation concrĂšte celle d’un homme qui se met Ă  la fenĂȘtre pour regarder les passants dans la rue. Le recours Ă  ce genre de situation impersonnelle ne peut que surprendre, car comment pourrait-on saisir le “moi” d’une personne en la voyant passer dans la rue? Et pourtant, par effet de contraste, Pascal nous renforce dans une certaine idĂ©e de ce qu’est le “moi” une sorte de noyau substantiel qui demeure cachĂ©, invisible et donc inobservable de l’extĂ©rieur. C’est pourquoi la rĂ©ponse Ă  la question ne nous surprend guĂšre “Non, car il ne pense pas Ă  moi en particulier.” En effet, comment ce qu’il y a de plus intime et de plus personnel pourrait-il ĂȘtre aperçu dans la plus impersonnelle des situations une personne au milieu de la foule ? Le moi comme objet d’amour Pascal va donc poser le problĂšme d’une autre maniĂšre, en recourant cette fois Ă  la situation de l’amour. De fait, il semble bien qu’une telle solution puisse nous permettre d’atteindre ce que nous cherchons. C’est en tout cas une certitude universellement admise aimer quelqu’un, c’est bien entendu l’aimer “pour lui-mĂȘme”, pour son “moi”. On remarquera au passage qu’à travers ces deux hypothĂšses, Pascal vient de balayer l’éventail de toutes les relations humaines possibles de la plus impersonnelle Ă  la plus personnelle qui soit. Or, contre toute attente, au fil de son investigation, Pascal parvient Ă  chaque fois Ă  une conclusion nĂ©gative concernant le moi et l’amour. Sans cesse, le moi nous Ă©chappe. S’agissant du moi, l’expĂ©rience nous apprend que la vĂ©role peut ravager un visage sans dĂ©truire la personne ; de mĂȘme, la mĂ©moire, l’humour, la bontĂ© peuvent s’altĂ©rer au fil du temps
 Ces qualitĂ©s ne constituent donc pas le moi “puisqu’elles peuvent disparaĂźtre sans tuer la personne”. La personne demeure toujours la mĂȘme; les fondements de son identitĂ© n’en sont pas Ă©branlĂ©s, mĂȘme si sa personnalitĂ© s’en trouve affectĂ©e. Par consĂ©quent, le moi, par essence, n’est» ni beau, ni intelligent, ni bon, ni spirituel. Comment se fait-il donc que, en dĂ©pit des changements qui surviennent, une personne puisse demeurer la mĂȘme ? PrĂ©cisĂ©ment, la notion du moi est supposĂ©e rĂ©soudre ce paradoxe de la permanence dans le changement, de l’identitĂ© de l’ĂȘtre dans la multiplicitĂ© de ses manifestations. En outre, l’analyse de Pascal se hasarde du cĂŽtĂ© de l’amour. Qu’aimons-nous vraiment lorsque nous aimons quelqu’un son “moi” ou seulement des qualitĂ©s ? Lorsque ses qualitĂ©s viennent Ă  disparaĂźtre, que reste-t-il de notre amour? Sur cette question, la rĂ©ponse de Pascal se rĂ©vĂšle dĂ©routante. Car nous croyons que l’amour nous permet d’accĂ©der au moi de la personne aimĂ©e et, d’autre part, nous nous plaisons Ă  Ă©tablir des distinctions entre les formes de l’amour. Ainsi, selon que l’amour porte sur l’aspect physique ou sur l’aspect moral de la personne, nous disons qu’il est superficiel et inconstant ou, Ă  l’inverse, profond, durable et authentique. Mais voilĂ  Pascal nous montre que, dans les deux cas, les qualitĂ©s sont “pĂ©rissables” et qu’elles ne “font pas le moi” puisque le moi est supposĂ© demeurer identique, permanent, stable. Par consĂ©quent, aimer une personne pour ses qualitĂ©s physiques ou morales, ce n’est jamais l’aimer pour elle-mĂȘme, mais seulement pour des qualitĂ©s transitoires, pĂ©rissables. Pour les mĂȘmes raisons, il n’est peut-ĂȘtre pas plus superficiel d’aimer quelqu’un pour ses qualitĂ©s physiques qu’il n’est profond de l’aimer pour des qualitĂ©s morales puisque, dans les deux cas, les qualitĂ©s sont changeantes, pĂ©rissables et qu’elles ne “font pas le moi”. Toujours, l’identitĂ© de la personne d’autrui nous Ă©chappe! Pascal suggĂšre donc ici que, si une personne peut perdre telle ou telle qualitĂ© du corps ou de l’esprit, c’est peut-ĂȘtre que l’amour repose sur une illusion lorsqu’il prĂ©tend Ă©lire et rencontrer son objet. LĂ  encore, l’expĂ©rience des choses humaines semble corroborer l’analyse de Pascal nous aimons louer les qualitĂ©s de la personne aimĂ©e, les cĂ©lĂ©brer comme les causes de notre amour. Mais lorsque l’amour vient Ă  disparaĂźtre, nous ne percevons plus ces mĂȘmes qualitĂ©s. Mais alors, qu’avons-nous cru aimer jusqu’ici ? La personne pour elle-mĂȘme ou seulement des qualitĂ©s ? Impasse et dilemme Les analyses prĂ©cĂ©dentes ont ruinĂ© l’illusion de l’amour et nous ont conduit dans une impasse nous n’avons pas trouvĂ© le moi. C’est pourquoi Pascal se demande “OĂč est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps ni dans l’ñme ?” Pascal ne pose plus la question “Qu’est-ce que le moi ?”, mais la question “OĂč est le moi ?”. Le changement de direction est extraordinaire ! La premiĂšre question portait sur l’essence du moi et semblait en admettre l’existence car on ne cherche pas la dĂ©finition d’une chose qui n’existe pas. La seconde, en revanche, porte sur l’existence du moi si nous n’avons pu le trouver, c’est peut-ĂȘtre parce qu’il n’existe pas!
 Mais cette impasse nous conduit Ă©galement Ă  un dilemme, c’est-Ă -dire Ă  un choix crucial mais impossible Ă  faire. Car de deux choses l’une ou bien le moi existe, ou bien il n’existe pas. S’il existe, il demeure inaccessible, inconnaissable. Dans ce cas, nous ne pouvons aimer que “des qualitĂ©s pĂ©rissables qui ne font pas le moi “. Donc, nous ratons le “moi”. Inversement, si le moi n’existe pas, comment peut-on aimer quelqu’un “pour lui-mĂȘme”. Pourrait-on aimer “la substance de l’ñme abstraitement”, indĂ©pendamment de ses qualitĂ©s se demande Pascal? Pourrait-on aimer quelqu’un en faisant abstraction de ses qualitĂ©s ? Cette hypothĂšse semble peu crĂ©dible en effet. Il faut noter que Pascal semble ici se moquer de la chose pensante » dont Descartes nous dit qu’elle constitue Ă  la fois le sujet et l’objet de la pensĂ©e. Dans le cogito, le sujet qui se dĂ©couvre par la pensĂ©e ne saisit pas son identitĂ© personnelle ni les aspects de sa personnalitĂ© ni les mĂ©andres de son histoire, mais seulement la puissance de penser qui est en lui. En d’autres termes, l’intuition fulgurante du cogito ergo sum » ne rĂ©vĂšle pas un sujet singulier et concret, mais un sujet universel abstrait. PrĂ©cisĂ©ment, une chose pensante, c’est-Ă -dire un esprit, un entendement ou une raison ». Toute personne s’avisant de reconduire cette expĂ©rience de pensĂ©e parviendrait au mĂȘme rĂ©sultat Ă  l’origine de l’acte de penser, de douter, il y a nĂ©cessairement un esprit. Le penseur se dĂ©couvre dans l’activitĂ© mĂȘme de la pensĂ©e, en tant que sujet du verbe penser », mais non en tant que sujet unique et singulier. Injustice Mais le propos de Pascal va plus loin. Il voit bien qu’il paraĂźt difficile d’aimer quelqu’un abstraitement. Cela semble non seulement impossible, mais encore cela serait injuste. Impossible, car ce sont prĂ©cisĂ©ment les qualitĂ©s de la personne sa beautĂ©, sa gentillesse, sa bontĂ©, son intelligence, son humanité  qui nous poussent Ă  l’aimer. On n’aime jamais “l’ñme d’une personne abstraitement, et indĂ©pendamment de ses qualitĂ©s”. En outre, cela serait injuste, car aimer quelqu’un sans prendre en considĂ©ration ses qualitĂ©s, cela reviendrait Ă  aimer, par exemple, de la mĂȘme façon un homme bon et un homme mauvais. Or, le principe mĂȘme de la justice consiste Ă  traiter les autres en fonction de leurs mĂ©rites personnels. Amour humain et amour chrĂ©tien Comme nous l’avons dĂ©jĂ  dit, l’amour humain ne peut naĂźtre que sur la considĂ©ration des qualitĂ©s de l’ĂȘtre aimĂ©. Or, seul le prĂ©cepte de l’amour chrĂ©tien peut nous enjoindre d’aimer autrui sans considĂ©rer ses qualitĂ©s singuliĂšres et particuliĂšres femme honnĂȘte ou adultĂšre, prostituĂ©e, bon samaritain, percepteur vĂ©reux ou humble charpentier, tous sont enfants de Dieu. Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme» autrement dit, tu aimeras autrui non pas en raison de telle ou telle qualitĂ©, mais en raison de son statut gĂ©nĂ©rique, en tant qu’il est ton semblable. L’amour chrĂ©tien constitue-t-il le modĂšle de tout amour vĂ©ritable? Dans un ouvrage qui avait pour but de faire l’apologie de la religion chrĂ©tienne, la remarque a son importance
 Lire la suite de l’article, publiĂ©e le 23 octobre Professeur agrĂ©gĂ© de philosophie, Daniel Guillon-Legeay a enseignĂ© la philosophie en lycĂ©e durant vingt-cinq annĂ©es en lycĂ©e. Il tient le blog Chemins de Philosophie. Suivre sur Twitter dguillonlegeay

Provenantdu podcast Un Ă©tĂ© avec Pascal RĂ©sumĂ© Dans le cadre de la philosophie naturelle, le moi est une rĂ©alitĂ© indubitable, dont nous avons le sentiment immĂ©diat, mais cette rĂ©alitĂ© est incomprĂ©hensible. Chaque homme est une personne, mais cette personne est indĂ©finissable. En savoir plus « Le moi est haĂŻssable. Qu’est-ce que le moi ? Un homme qui se met Ă  la fenĂȘtre pour voir les passants, si je passe par lĂ , puis-je dire qu’il s’est mis lĂ  pour me voir ? Non, car il ne pense pas Ă  moi en particulier. Mais celui qui aime quelqu’un Ă  cause de sa beautĂ©, l’aime-t-il ? Non car la petite vĂ©role, qui tuera la beautĂ© sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus. Et si on m'aime pour mon jugement, pour ma mĂ©moire, m’aime-t-on moi ? Non, car je puis perdre ces qualitĂ©s sans me perdre moi-mĂȘme. OĂč est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps ni dans l’ñme? Et comment aimer le corps ou l’ñme, sinon pour ces qualitĂ©s, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu’elles sont pĂ©rissables ? Car aimerait-on la substance de l’ñme d’une personne, abstraitement, et quelques qualitĂ©s qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste. On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualitĂ©s. Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualitĂ©s empruntĂ©es. » — Blaise PASCAL, PensĂ©es, 1670 Lemoi est ce que je crois savoir de moi, alors que le soi est ce que je suis vraiment. Plus prĂ©cisĂ©ment, on peut dĂ©finir le moi et le soi de la maniĂšre suivante : Le moi est notre ego : c’est ce qui nous permet de dire « je » et d’exister en tant que sujet. Par consĂ©quent, le moi est aussi l’individu que nous croyons ĂȘtre. Cette RĂ©sumĂ© du document Penseur considĂ©rable du XVIIĂšme siĂšcle, Blaise Pascal est sans aucun doute l'un des plus grands gĂ©nies de l'histoire humaine. Qu'il s'agisse de Physique, MathĂ©matiques, LittĂ©rature ou Philosophie, il a contribuĂ© aussi bien au domaine de la connaissance scientifique qu'Ă  l'analyse de la condition humaine, si bien qu'il laisse derriĂšre lui des Ă©tudes et des inventions nĂ©cessaires Ă  la recherche scientifique ainsi que Les Provinciales, - prise de parti contre les JĂ©suites au nom du JansĂ©nisme - qui constituent par la puretĂ© de la langue, la logique rigoureuse et l'Ă©loquence passionnĂ©e, le premier monument de la littĂ©rature classique. PubliĂ©es en 1670 par les jansĂ©nistes, les PensĂ©es sont le tableau de son entreprise, des notes destinĂ©es Ă  former un ouvrage que Pascal ne put mener Ă  terme, une apologie chrĂ©tienne qu'il destinait aux libertins et en laquelle il dĂ©montre la nĂ©cessitĂ© de croire en Dieu. Pascal mĂšne une analyse de la condition humaine, incapable d'atteindre la vĂ©ritĂ© ni le bonheur Ă  cause de la faiblesse de la raison et de la force de l'imagination, "maĂźtresse d'erreur et de faussetĂ©" et cependant dotĂ© d'une certaine grandeur par la supĂ©rioritĂ© de la pensĂ©e. Son oeuvre se construit selon deux parties MisĂšre de l'homme sans Dieu et FĂ©licitĂ© de l'homme avec Dieu, dans lesquelles il rĂ©sout l'opposition entre misĂšre et grandeur par le christianisme, par la foi en Dieu "sensible au coeur, non Ă  la raison". Le lyrisme de l'expression, son style admirable de puretĂ© et de force et la singularitĂ© d'un dialogue qui engage son lecteur, expliquent que l'influence de Pascal se soit exercĂ©e jusqu'Ă  notre Ă©poque. Dans une liasse consacrĂ©e Ă  La justice et la raison des effets le fragment 323-688 introduit la question du "moi" par une question oratoire qui invite davantage Ă  Ă©tonner son lecteur qu'Ă  lui indiquer une rĂ©ponse prĂ©supposĂ©e dans la question, "Qu'est-ce que le moi ?". L'interrogation surprend en effet, en ce qu'elle dĂ©passe la simple dĂ©finition du "moi" comme pronom personnel. Il semblerait d'ailleurs qu'on puisse faire un rapprochement avec l'injonction de Socrate "Connais-toi toi-mĂȘme" de laquelle Pascal semble montrer l'impossibilitĂ© et surtout une interrogation qui sans doute la prĂ©cĂšde et qui de plus tĂ©moigne de l'ignorance de la condition humaine quant Ă  connaĂźtre une de ses parties qui semble la concerner singuliĂšrement. En effet, avant que Nietzsche ait dĂ©noncĂ© la "fiction grammaticale" qui incite tout un chacun Ă  dire "moi" et Ă  se munir de ce pronom pour auteur de ses pensĂ©es et de ses actes, Montaigne et Pascal s'Ă©taient dĂ©jĂ  interrogĂ©s sur la validitĂ© d'une telle hypostase. Montaigne disait que le problĂšme se situait au niveau du langage "La question est de parole et se paie de mĂȘme. Une pierre c'est un corps mais qui presserait ... Sommaire IntroductionI Qu'est-ce que le moi rapport Ă  autruiII Le "moi" dans son rapport intrinsĂšqueIII Le moi sujet-objet et solitude de l'ĂȘtreConclusion Extraits [...] De fait c'est dire que la relation proprement dite n'existe pas. Pascal va plus loin, ce qu'on croit tenir pour relation Ă  autrui est une pure illusion, on croit aimer une personne pour ce qu'elle est mais il n'en est rien puisqu'Ă  la vĂ©ritĂ© on l'aime pour des qualitĂ©s donnĂ©es dans un temps, qualitĂ©s qui pourraient cependant disparaĂźtre sans tuer la personne faire qu'on aime plus cette personne et laisser le goĂ»t amer d'avoir jadis aimer quelqu'un d'autre qui n'est plus alors qu'il s'agit bel et bien d'une mĂȘme personne. [...] [...] Est-ce lĂ  dire qu'il m'a vu moi ? Et pourtant j'Ă©tais bien lĂ . Le moi semble alors entravĂ© par des dĂ©guisements sociaux ou par de simples apparences, autrement dit, le moi selon la doxa, c'est que je suis tel qu'on me perçoit ou tel qu'on croit me percevoir empiriquement et c'est Ă  l'encontre de cette idĂ©e que Pascal intervient soit le moi ne traduit pas les qualitĂ©s pĂ©rissables qu'on m'assigne mais ce qu'il reste en deçà des masques et du rĂŽle que je me veux jouer socialement. [...] [...] Soit, l'imagination travestit ce que le moi est en ce qu'il suppose. Nous venons d'Ă©tudier l'interrogation de Pascal Qu'est-ce que le moi Ă  travers le rapport Ă  autrui, nous allons maintenant aborder la question du sentiment du moi de l'identitĂ© et de l'amour propre, soit le moi dans son rapport Ă  lui-mĂȘme. Pascal a travers son interrogation, tĂ©moigne bien d'un sentiment du moi d'oĂč l'intĂ©rĂȘt d'ailleurs de se poser la question. Le moi comme le suggĂšre le texte semble Ă  la fois prĂ©sent et appartenu me voir on m'aime moi-mĂȘme c'est bien qu'il est indissociable du sujet qui a donc un sentiment du moi Or Ă  la fois prĂ©sent dans chaque proposition oĂč le sujet s'affirme, il semble lui Ă©chapper. [...] [...] Aussi, Pascal, considĂšre le moi comme impĂ©rissable, Ă  l'inverse des qualitĂ©s qui sont pĂ©rissables. Or la question ne manque pas de surgir en quoi le moi doit-il ĂȘtre impĂ©rissable puisque je suis mort-nĂ© ou du moins en tant que je suis un ĂȘtre pour mourir ? Si je me considĂšre comme Ă©tant en vie, cela suppose que je suis dans un Ă©tat et que cet Ă©tat est changeant ; je suis temporel et cela ne peut que remettre en question l'intemporalitĂ© du moi. [...] [...] Cependant, il est nĂ©cessaire d'en distinguer le moi comme impĂ©rissable, celui de la conscience, soit j'aurai toujours conscience que je suis. Soit les qualitĂ©s ne sont point moi mais miennes, si bien que je ne peux que les partager et non partager ce que je suis. [...] Quest-ce que le moi? Puis-je atteindre ce "moi" que je dĂ©clare aimer quand je prĂ©tends aimer quelqu'un "pour lui-mĂȘme" ou bien suis condamnĂ© Ă  ne connaĂźtre et n'aimer que des "qualitĂ©s", par dĂ©finition Ă©phĂ©mĂšres? Qu'aime-t-on vraiment de l'autre? Le connaĂźt-on vraiment? Le moi est-il connaissable? Une (autre) explication du texte de Pascal (cf. cours Pour RaphaĂ«l Villien, professeur de philosophie au LycĂ©e Berthollet d’Annecy, ce texte de Pascal se rĂ©vĂšle Ă  la fois attirant et redoutable pour des Ă©lĂšves de terminale. Attirant parce que son argument est intelligible et repose sur des distinctions travaillĂ©es en cours contingent/nĂ©cessaire, essentiel/accidentel, avoir/ĂȘtre. Mais Ă©galement redoutable parce que toutes ces analyses sont subordonnĂ©es Ă  un problĂšme compliquĂ© Qu’est-ce que le moi ? et qu'il est difficile de comprendre la rĂ©ponse que le texte y apporte, ainsi que le sens prĂ©cis de l’argumentation qui tente d’élucider la nature du moi dans le contexte d’une relation Ă  autrui. Quel rapport, prĂ©cisĂ©ment, entre la thĂšse sur l’amour et la nature du moi ? "Qu’est-ce que le moi ? Un homme qui se met Ă  la fenĂȘtre pour voir les passants si je passe par lĂ , puis-je dire qu’il s’est mis lĂ  pour me voir ? Non car il ne pense pas Ă  moi en particulier mais celui qui aime quelqu’un Ă  cause de sa beautĂ©, l’aime-t-il ? Non car la petite vĂ©role, qui tuera la beautĂ© sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus. Et si on m’aime pour mon jugement, pour ma mĂ©moire, m’aime-t-on, moi ? Non, car je puis perdre ces qualitĂ©s sans me perdre moi-mĂȘme. OĂč est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps, ni dans l’ñme ? et comment aimer le corps ou l’ñme, sinon pour ces qualitĂ©s, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu’elles sont pĂ©rissables ? car aimerait-on la substance de l’ñme d’une personne, abstraitement, et quelques qualitĂ©s qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste. On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualitĂ©s. Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualitĂ©s empruntĂ©es. Pascal, PensĂ©es, Lafuma 688 Introduction "Qu’est-ce que le moi ?" Etrange question. Quand se pose-t-elle ? Peut-ĂȘtre dans les moments de doute sur soi ou sur quelqu’un, lorsque les repĂšres et les certitudes vacillent Ă©checs, pertes, dĂ©figuration qui suis-je, vraiment, moi ? Lors d’une rupture, qui est-elle, vraiment, elle ? Ce sont des moments oĂč la dĂ©finition ordinaire de soi par ses qualitĂ©s sociales, physiques, intellectuelles ne suffit plus. De nombreux films construits autour de cette question Citizen Kane. Tel est prĂ©cisĂ©ment le problĂšme posĂ© par Pascal, qui l’inscrit dans le contexte de l’amour est-ce vraiment la personne elle-mĂȘme qu’on aime, ou ses qualitĂ©s ? On pourrait rĂ©pondre que la personne est indissociable de ses qualitĂ©s, mais c’est prĂ©cisĂ©ment la rĂ©ponse que refuse Pascal le moi ne se confond pas avec ses qualitĂ©s empruntĂ©es », si bien qu’ on n’aime jamais personne, mais seulement des qualitĂ©s ». La femme de Roman aimait-elle Roman ou ses qualitĂ©s apparentes ? Ne sommes-nous pas tous dans ce cas aimons-nous l’autre lui-mĂȘme ou ses qualitĂ©s ? Questions Ă  poser au texte la distinction du moi et de ses qualitĂ©s va-t-elle de soi ? Pourquoi Pascal passe-t-il par la relation Ă  autrui pour dĂ©finir le moi ? Si effectivement le moi ne se dĂ©finit pas par ces qualitĂ©s, qu’est-il donc ? Premier moment du texte Qu’est-ce que le moi ? Un homme qui se met Ă  la fenĂȘtre pour voir les passants si je passe par lĂ , puis-je dire qu’il s’est mis lĂ  pour me voir ?DĂ©but du texte une question classique, un objet problĂ©matique et une approche Ă©tonnante. La question est celle de la dĂ©finition qu’est-ce que x ? Question socratique par excellence. TĂąche de la dĂ©finition distinguer les propriĂ©tĂ©s nĂ©cessaires, essentielles, des propriĂ©tĂ©s contingentes, accidentelles que la chose peut perdre sans se dĂ©truire. L’objet qui pose problĂšme le moi. Tout le texte va montrer qu’on ne sait pas prĂ©cisĂ©ment ce qu’il faut entendre par ce terme, qu’on a du mal Ă  distinguer le moi des qualitĂ©s d’emprunts, du mal Ă  distinguer le nĂ©cessaire du contingent, l’essentiel de l’accidentel. Analogie avec Saint Augustin et le temps Confessions XI Qu'est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais mais que je veuille l'expliquer Ă  la demande, je ne le sais pas ! » ProblĂšme renforcĂ© par la forme substantivĂ©e du pronom moi » on passe d’un usage ordinaire Ă  un usage plus philosophique. Difficile de comprendre prĂ©cisĂ©ment ce qu’il faut entendre par le moi ». Face Ă  ce genre de difficultĂ©s, un conseil ne pas faire comme si on comprenait, mais proposer des hypothĂšses de sens et les confronter au texte. C’est le plus difficile. Qu’entend Pascal par le moi » ? le moi un individu empirique, un corps, une personne. Pourquoi ne pas dire une personne ? Le moi une substance pensante, un cogito ? Le moi sens moral de l’attachement Ă  soi, de l’amour-propre ? cf Lafuma 597, le moi est haĂŻssable » Quelle rĂ©ponse permet d’apporter le texte ? PremiĂšre proposition L’homme Ă  la fenĂȘtre voit un individu quelconque, un quidam, il ne me voit pas, moi et il ne voit pas un moi. Ici, Pascal s’appuie sur le langage ordinaire qui fait une diffĂ©rence entre voir quelqu’un » et me voir » pour commencer son travail de dĂ©finition philosophique. La diffĂ©rence porte sur la façon de poser un objet le moi ici semble devoir ĂȘtre l’objet d’une intention particuliĂšre, d’une visĂ©e. L’individu doit ĂȘtre visĂ© dans son identitĂ© singuliĂšre, propre. Cf. la diffĂ©rence gĂ©nĂ©ral/particulier/singulier gĂ©nĂ©ral des hommes, la classe des hommes particulier un homme comme exemple, Ă©chantillon de la classe singulier cet homme, en tant qu’il se distingue des autres. On voit des hommes en gĂ©nĂ©ral des passants, cf Brassens, Le pornographe, Ă©ventuellement notre regard s’arrĂȘte sur un homme en particulier une passante, Baudelaire, mais on ne perçoit jamais l’individu dans sa singularitĂ©, son identitĂ© propre, dans son unicitĂ©. Conclusion le moi n’est donc pas simplement un homme quelconque mais approche Ă©tonnante, le moi est apprĂ©hendĂ© dans le cadre d’une relation Ă  autrui D’oĂč l’importance de l’amour, comme visĂ©e intentionnelle de la personne. La question qu’est-ce que le moi » ? sera traitĂ©e par cette question m’aime-t-on, moi ? » Et tout le problĂšme du texte sera de savoir si l’on peut rĂ©ellement viser le moi et le trouver. DeuxiĂšme moment du texte De "Mais celui qui aime quelqu’un Ă  cause de sa beautĂ©, l’aime-t-il ?" Ă  "OĂč est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps, ni dans l’ñme ? et comment aimer le corps ou l’ñme, sinon pour ces qualitĂ©s, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu’elles sont pĂ©rissables ?" Argument principal, dont le fonctionnement est clair, qui procĂšde en trois temps avant de conclure il faut dĂ©crire le mieux possible le fonctionnement de l’argument, non pas sa rhĂ©torique, mais sa logique. Il s’agit de montrer que des propriĂ©tĂ©s, des qualitĂ©s qui semblent appartenir Ă  la personne et la dĂ©finir dans sa singularitĂ© ne la dĂ©finissent pas, ne sont ni essentielles, ni nĂ©cessaires. Elles peuvent m’ĂȘtre ĂŽtĂ©es sans que je cesse d’ĂȘtre moi. la beautĂ© cf la vieillesse, la dĂ©figuration Merteuil Ă  la fin des Liaisons dangereuses , dĂ©figurĂ©e par la vĂ©role. Malheur des personnes qui se dĂ©finissent par leur beautĂ© elles vont continuer Ă  ĂȘtre alors que leur beautĂ© ne sera plus. Pascal semble ici s’inscrire dans une tradition qui dĂ©nonce la confusion du paraĂźtre et de l’ĂȘtre, des apparences et de l’essence. Quoiqu’il faudra nuancer ceci cf la derniĂšre conclusion du texte, Ă©tonnante, paradoxale, qui rĂ©habilitĂ© les qualitĂ©s d’emprunt Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualitĂ©s empruntĂ©es. » Surtout ne pas s’arrĂȘter lĂ  Pascal dirait qu’il ne faut pas aimer une personne simplement pour sa beautĂ©, son apparence, mais pour ses qualitĂ©s intĂ©rieures. Non, les qualitĂ©s intĂ©rieures sont passibles du mĂȘme traitement. le jugement, la mĂ©moire, les qualitĂ©s intellectuelles peuvent disparaĂźtre sans que la personne cesse d’ĂȘtre. Cf la vieillesse, les changements de personnalitĂ©s Ă  cause des accidents de la vie. Pas de diffĂ©rences de statut entre les qualitĂ©s intĂ©rieures et extĂ©rieures toutes pĂ©rissables, sĂ©parables de moi. On progresse vers une hypothĂšse limite ce qui dĂ©finit le moi, la personne dans sa singularitĂ©, ne rĂ©siderait pas dans sa personnalitĂ© ! Si une personne n’est pas singularisĂ©e par sa personnalitĂ©, par quoi alors ? Discussion du cƓur de l’argument Est-il si vrai que les qualitĂ©s personnelles ne dĂ©finissent pas le moi ? N’y a-t-il pas des qualitĂ©s inaliĂ©nables au moi, certains traits physique ou de caractĂšre ? Pour Pascal, sans doute une illusion de croire en des traits permanents, ou alors au mieux peut-ĂȘtre permanent par accident de fait tel trait de l’individu ne change pas mais pas de façon essentielle il aurait pu changer sans que l’individu soit dĂ©truit. Ou alors des qualitĂ©s liĂ©es Ă  l’origine ĂȘtre le fils de » ? Mais mon origine me dĂ©finit-elle comme moi ? Conclusion intermĂ©diaire Raisonnement aporĂ©tique on essaie de dĂ©finir le moi question simple et classique et finalement, on se rend compte qu’on ne trouve plus ce qu’on voulait dĂ©finir, que le moi est introuvable, non localisable, inassignable. D’oĂč la question de la localisation OĂč est donc le moi, s’il n’est ni dans le corps, ni dans l’ñme ? » Question de la localisation assez Ă©trange, comme si le moi Ă©tait une chose, une partie de moi. OĂč est le cƓur ? » a une rĂ©ponse, mais oĂč est le moi ? », n’est-ce pas faire une erreur dans la conception du moi ? Confondre le moi avec une chose Ă©tendue. Pascal ne peut ignorer Descartes cf Discours de la mĂ©thode "J_e connus par lĂ  que j’étais une substance dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser, et qui pour ĂȘtre n’a besoin d’aucun lieu ni ne dĂ©pend d’aucune chose matĂ©rielle en sorte que ce moi, c’est-Ă -dire l’ñme, par laquelle je suis ce que je suis, est entiĂšrement distincte du corps"_ Dernier moment du texte et du raisonnement de Pascal La critique du moi cartĂ©sien "C_ar aimerait-on la substance de l’ñme d’une personne, abstraitement, et quelques qualitĂ©s qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste. On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualitĂ©s_." Ayant montrĂ© que ni les qualitĂ©s physiques, ni les qualitĂ©s spirituelles permettent de dĂ©finir le moi, Pascal fait l’hypothĂšse d’un moi sans qualitĂ©, en Ă©voquant l’amour pour "la substance de l’ñme d’une personne, abstraitement, et quelques qualitĂ©s qui y fussent." Vocabulaire de la substance Ă©voque Descartes le cogito, une substance pensante, une res cogitans. Tant mieux si les Ă©lĂšves le repĂšrent. Mais on peut expliquer l’argument sans connaĂźtre Descartes. Il s’agit de considĂ©rer un moi abstraction faite de ses qualitĂ©s. La distinction abstrait/concret est travaillĂ©e durant l’annĂ©e. La chose concrĂšte, ici, c’est la chose telle qu’elle se prĂ©sente Ă  moi dans l’expĂ©rience, pourvue de toutes ses qualitĂ©s un homme, une barbe, un chapeau
. Abstraire opĂ©ration intellectuelle qui consiste Ă  ne pas tenir compte, Ă  faire abstraction, des propriĂ©tĂ©s contingentes. Ce qui reste alors du moi une entitĂ© abstraite sans qualitĂ©. Toujours cette idĂ©e qu’aucune qualitĂ© ne me dĂ©finit en propre. C’est le cas du cogito cartĂ©sien tout le monde est un cogito, c’est un moi qui est celui de tout le monde, bref, c’est un moi, une subjectivitĂ© pure, qui n’est pas moi, une identitĂ© singuliĂšre. ConsĂ©quence une telle entitĂ© pose des problĂšmes, elle trop abstraite pour ĂȘtre digne d’amour, trop indiffĂ©renciĂ©e pour ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ©e aux autres. Personne n’aime un cogito, tout le monde aime une personne particuliĂšre. Le concept philosophique, cartĂ©sien, du moi est trop Ă©loignĂ© de l’usage ordinaire du moi. Conclusion n°1 On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualitĂ©s. ConsĂ©quence de l’argumentation n’est pas qu’il faut aimer le moi rĂ©el, et non ses qualitĂ©s apparentes, mais au contraire qu’on ne peut aimer que les qualitĂ©s d’une personne, et non la personne elle-mĂȘme. Pensons aux personnes qui aiment des types de personnes », ou Ă  la façon dont on justifie nos amours Duras il Ă©tait riche et doux ». Ce texte est donc aussi un texte sur le dĂ©sir et l’amour qu’aime-t-on chez l’autre ? qu’est-ce que l’autre aime en moi ? Lieu de confusion, d’obscuritĂ©, d’équivocitĂ©, de dĂ©ception. Pascal on n’aime pas une personne, on n’aime jamais personne. Contre Montaigne parce que c’était lui, parce que c’était moi ». Contre le mensonge romantique de coup de foudre entre deux personnes singuliĂšres, la vĂ©ritĂ© dĂ©senchantĂ©e de l’amour. Rapprochement possible avec le moi est haĂŻssable », la critique du moi chez Pascal au sens de l’amour propre. Le moi n’est pas aimable. Laf 597 Conclusion n°2 Autre conclusion, paradoxale. Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualitĂ©s empruntĂ©es. Pas de mĂ©pris du paraĂźtre, des qualitĂ©s empruntĂ©es sociales ou autres puisqu’il n’en est pas d’une autre nature. DiffĂ©rence genre/espĂšce toutes les qualitĂ©s ne sont pas de la mĂȘme espĂšce physique, intellectuelle, sociale, mais elles sont toutes du mĂȘme genre d’emprunt. Pas dans la dĂ©fense de l’ĂȘtre contre le paraĂźtre puisque l’ĂȘtre, le moi, n’est pas aimable. Deux niveaux pas de mĂ©pris de l’étiquette sociale cf le discours sur la considĂ©ration des grands. pas de raison de tirer de l’amour-propre de son prestige social. Conclusion gĂ©nĂ©rale rappel de l’essentiel et rĂ©flexion finale Pascal distingue trĂšs nettement le moi de ses qualitĂ©s au point qu’une question reste ouverte Ă  la fin du texte qu’est-ce que le moi ? RĂ©ponse essentiellement nĂ©gative Le moi n’est pas un individu quelconque. Je ne suis pas ma beautĂ©, mon intelligence, mes titres. ConsĂ©quence ce n’est pas moi qu’on aime, mais mes qualitĂ©s. Alors, qu’est-ce que le moi ? Trois hypothĂšses demeurent le moi n’existe pas ou c’est une idĂ©e confuse. le moi est une rĂ©alitĂ© subjective accessible uniquement Ă  la premiĂšre personne, un cogito. Ce qui expliquerait l’échec de la dĂ©finition du moi dans le cadre d’une relation Ă  autrui. Mais Ă  ce moment, l’approche du moi par proposĂ©e par Pascal est pour le moins Ă©trange et le troisiĂšme moment de l’argumentation devient difficilement comprĂ©hensible. Le moi est bien l’objet d’une intention. L’autre peut penser Ă  moi. Mais l’erreur est d’en faire un objet d’amour, de prĂ©fĂ©rence, de qualitĂ©. Bref, le moi critiquĂ© serait celui de l’amour propre. La singularitĂ© du moi implique une individuation du moi une distinction matĂ©rielle et intentionnelle, mais non pas une qualitĂ© propre du moi, une distinction de valeur. Au contraire, cette valorisation du moi est le dĂ©but de la confusion. Pour Pascal, l’individuation, l’individualitĂ© est une limite, un obstacle Ă  la raison et Ă  la justice, et non pas une diffĂ©rence Ă  valoriser. Individuation, expression de la misĂšre de l’homme ! 2 minutes papillon de GĂ©raldine Mosna-SavoyeGĂ©raldine Mosna-Savoye s'entretient avec JĂ©rĂŽme LĂšbre, philosophe et professeur de philosophie en terminale, auteur de Les caractĂšres impossibles Bayard et d'entretiens avec Jean-Luc Nancy sur l’art Ă  paraĂźtre aux Ă©ditions Bayard Ă©galement. Textes lus par Jean-Louis Jacopin Pascal, PensĂ©es Lafuma 688 PlĂ©iade 306, Gallimard, p. 1165 Choderlos de Laclos, Les liaisons dangereuses 1782, 4Ăšme partie, Lettre CLXXV Lettre 175, Gallimard 201, p. 457-458 Extraits de films diffusĂ©s Nicole Garcia, L’adversaire 2002 NoĂ©mie Lvovsky, Camille redouble 2012 Musiques diffusĂ©es Sung Woo cho, April snow Julio IglĂ©sias, Je n’ai pas changĂ© FrĂ©hel, Tel qu’il est
Lesaccidents sont les propriĂ©tĂ©s qui n’affectent pas la substance de cet ĂȘtre. Pascal soutient qu’aucune propriĂ©tĂ© ne permet Ă  elle seule de dĂ©finir le « Moi » : le corps et l’ñme de la personne ne cessent de changer, tout comme ses qualitĂ©s, mais la personne demeure la mĂȘme. Qu’est-ce que le moi ?
25 octobre 2017 Auteur Tatiana Klejniak, artiste, licenciĂ©e en philosophie RĂ©sumĂ© Partir d’une question je vous donne un indice, le titre de l’article, voire mĂȘme de plusieurs, tant qu’à faire, et dĂ©couvrir que parfois, une question peut ouvrir de nouveaux champs, d’autres possibilitĂ©s, peut conduire ailleurs, sur un autre chemin. Et parfois, dans cet ailleurs, on s’y reconnaĂźt, soi, l’autre, que je suis pour moi, pour toi. Nous suivrons le rĂ©cit de M, une partie de son cheminement, et comment elle s’est dĂ©couverte autre, Ă  diverses reprises, par divers biais. Temps de lecture 15 minutes TĂ©lĂ©charger l'analyse en PDF Qu’est-ce que je fous lĂ  ? ». Je ne sais pas vous, mais moi, je me la pose de temps en temps, cette question. Ici, ou lĂ , seule, ou pas. Avec en arriĂšre-fond, voire en arriĂšre-goĂ»t, un sentiment d’inquiĂ©tante Ă©trangetĂ©. L’impression de ne pas, plus, ĂȘtre chez soi. Sentiment propre Ă  tout homme, qui souvent reste voilĂ©, Ă©vincĂ©, mais qui se dĂ©voile, parfois, quand la familiaritĂ© quotidienne se brise. Un instant, oĂč ce qui semblait familier ne l’est plus, ou inversement. Les deux, familier et non familier, s’avĂ©rant, non point antinomiques, mais fonciĂšrement liĂ©s. LiĂ©e, aussi, Ă  l’inquiĂ©tante Ă©trangetĂ©, l’angoisse. Couple insĂ©parable. Il pointera le bout de son nez, ce couple, cĂ©lĂšbre, Ă  divers moments, dans la vie de M. Nous allons le dĂ©couvrir au travers de son rĂ©cit. Mais encore un mot, avant. Qu’est-ce que je fous lĂ  ? », encore, j’y tiens, j’insiste. Telle est, pour Jean Oury, la question fondamentale, Ă  toujours se poser »[1]. Si elle peut apparaĂźtre, se glisser, subrepticement, dans diverses circonstances, un souper en famille, avec des amis, seul, en couple, dans la foule, 
, cette question, profondĂ©ment existentielle, touche au plus profond de notre ĂȘtre. Elle n’attend pas de rĂ©ponse, mais nous interroge. Impossible de l’ignorer. Nous la verrons, cette question, au cours des diffĂ©rents rĂ©cits, se poser, violente, Ă©tincelante, ou en filigrane. Marque humaine, trop, peut-ĂȘtre, ou pas. Un point de dĂ©part, parfois, aussi, vers d’autres chemins, de traverse. Oui, ça arrive, et nous allons nous en apercevoir grĂące Ă  l’histoire de M, enfin une partie de sa vie, qu’elle m’a confiĂ©e. Je l’en remercie, d’ailleurs, ici et maintenant. Et je lui laisse la parole, il est temps. Qu’est-ce qui m’assure que je peux compter sur toi, sur l’Autre ? C’est peu de dire que pour elle, cette question s’est rĂ©vĂ©lĂ©e, de façon brutale, sur son lieu de travail. Le boulot Ă©tait horrible, comme aller en prison, un vrai systĂšme carcĂ©ral ». Elle y voit un Ă©lĂ©ment dĂ©clencheur qui la conduira chez le neuropsychiatre. Il lui donnera des antidĂ©presseurs et parlera d’anxiĂ©tĂ©. M retourne au travail, dans d’autres services, a, comme elle le dit des comportements de fuite, mais ça n’allait pas mieux. J’ai toujours essayĂ© d’esquiver l’histoire. J’étais trĂšs mal dans ma peau, sans personne ». Elle rencontre un homme, se marie, a un enfant, mais, vers trente-sept ans, ce sera beaucoup plus sĂ©rieux, je pleurais sans cesse, partout, je n’arrivais pas Ă  arrĂȘter de pleurer. Une tristesse incroyable. Comme une fatalitĂ©. J’ai laissĂ© mon enfant Ă  son pĂšre. Je n’étais pas la bonne mĂšre, pas responsable ». M rencontre une autre neuropsychiatre, un dragon. J’étais amorphe, je n’avais plus aucune volontĂ©. Elle a proposĂ© de m’hospitaliser. J’étais mĂ©fiante, mais ai acceptĂ©. ». AntidĂ©presseurs Ă  dose massive, par intraveineuse, Ă©lectrochocs, six, coup sur coup. M a oubliĂ© beaucoup de cette pĂ©riode, elle a des trous noirs, mais se souvient de l’impression d’ĂȘtre une autre. Je parlais Ă  des gens que je ne connaissais pas. J’étais dĂ©sinhibĂ©e, comme quelqu’un d’autre qui vivait Ă  ma place ». AprĂšs quatre ou cinq mois Ă  l’hĂŽpital, on lui donne du Rohypnol, et lĂ  elle dĂ©cide de le cracher dans l’évier, signe pour elle qu’elle reprend conscience. Elle pourra, peu de temps aprĂšs, dire Ă  la neuropsychiatre qu’elle veut sortir. Celle-ci attendait que M puisse l’articuler. Dire, s’exprimer, par les mots, M ne savait pas le faire. Dans ma famille, on ne parlait pas, chacun vivait dans sa bulle. Mes parents Ă©taient lĂ , sans y ĂȘtre. Je ressentais un grand sentiment d’insĂ©curitĂ©, la peur d’ĂȘtre abandonnĂ©e. J’ai reproduit ça dans mes couples. Quand on me quittait, la terre s’arrĂȘtait de tourner. Je ne savais pas me situer. Les autres Ă©taient mon miroir. J’étais comme ça ». Un grand sentiment d’insĂ©curitĂ©. Soi et l’Autre. Il y va, ici, pour Lacan, de ce quelque chose de primitif qui s’établit dans la relation de confiance. Dans quelle mesure et jusqu’à quel point puis-je compter sur l’Autre ? Qu’est-ce qu’il y a de fiable dans les comportements de l’Autre ? Quelle suite puis-je attendre de ce qui dĂ©jĂ  a Ă©tĂ© par lui promis ? »[2]. Interrogation primitive, commune, Ă  toutes et tous, Ă  la base de l’histoire de chacune. De fait, lĂ  aussi, je ne sais pas vous, mais moi je me la pose souvent cette question. Elle m’accompagne. Qu’est-ce qui m’assure que je peux compter sur toi, sur l’Autre, qui pourtant m’a donnĂ© sa parole. L’a-t-il donnĂ©e d’ailleurs ? Vraiment ? Mais ça se reprend une parole, ça tient Ă  quoi ? Es-tu lĂ , rĂ©ellement, pour moi ? Existe-t-il un lien, entre nous ? Et si je n’étais rien pour toi, rien du tout, ou si peu. Et l’on pressent, Ă  quel point, ces questions remontent, de loin. C’en est Ă©tourdissant. Et pointe, notre cĂ©lĂšbre couple, inquiĂ©tante Ă©trangetĂ© et angoisse, jamais trĂšs loin quand il s’agit de questions existentielles. Un combat ordinaire Bref. Pour M, ce lien n’existait pas, elle ne l’a pas connu. Elle a dĂ» trouver comment le tisser. Je ne sentais pas ce lien avec mes parents. Pourtant, ils m’aimaient, mais il y a des manques. Les paroles, les Ă©changes Ă©taient interdits. Je n’avais pas droit Ă  l’échec. Je voulais un lien indĂ©fectible, qu’il y ait au monde quelqu’un pour qui je compte vraiment. J’y croyais quand mĂȘme ». M a eu un fils. C’est pour lui, notamment, qu’elle rĂ©primera ses idĂ©es de suicide. Je ne pouvais pas infliger ça Ă  mon fils que j’ai voulu profondĂ©ment, avec qui le lien ne se dĂ©fera jamais. IdĂ©alement, c’est le lien le plus fort qui soit. C’est toi qui fais le lien, la relation avec l’autre c’est toi chaque jour, je l’ignorais complĂštement ». CrĂ©er du lien, un nouveau mode de vie. Pouvoir s’appuyer, sur quelque chose, quelqu’un. Une autre façon d’ĂȘtre au monde, de faire avec, soi, les autres. M le dĂ©couvrira, notamment, en s’inscrivant Ă  l’acadĂ©mie. Ce sera le seul milieu oĂč je me suis sentie bien. J’étais au niveau des autres, alors qu’avant je me sentais en dessous, j’étais comme chez moi. Ce fut ma thĂ©rapie. J’avais trouvĂ© ma façon de m’exprimer. Je n’ai jamais eu la parole facile ». M peut dĂšs lors se dire, ĂȘtre en rapport avec les autres, grĂące Ă  l’art, et ĂȘtre reconnue, aussi, par les professeurs, et leurs apprĂ©ciations. Sa dĂ©marche crĂ©ative lui permettra Ă  la fois de s’émanciper, d’affirmer sa singularitĂ©, et du mĂȘme mouvement de faire lien, de se rendre visible, d’ĂȘtre reconnue, par l’Autre. Enfant dĂ©jĂ , M gribouillait sans cesse, et se racontait des histoires, avec tout et n’importe quoi, inventait une vie sociale. La peinture deviendra son mode d’expression, comme possibilitĂ© de lien, une façon de se positionner avec les autres, ce que je ne sais pas faire avec la parole ». Pour M, crĂ©er, lui permettra Ă  la fois de se positionner comme sujet, de s’exprimer, et de s’adresser Ă  l’Autre. Une rencontre devient possible, et dĂšs lors des Ă©vĂ©nements peuvent survenir. Ainsi a-t-elle trouvĂ© une possibilitĂ© de vivre et de dire Ă  l’autre, malgrĂ© mon effacement. Pouvoir m’adresser Ă  l’autre. Car les autres m’intĂ©ressent, mais je n’arrivais pas Ă  comprendre les autres car je ne savais pas qui j’étais. Exprimer sa crĂ©ativitĂ©, c’est liĂ© Ă  la vie. C’est parce qu’on est crĂ©atif qu’on a survĂ©cu. On fait avec des petites choses ». Des petites choses, particuliĂšres, Ă  chacune. Des bricolages, singuliers, inventions personnelles, et uniques, toujours, qui ouvrent Ă  l’évĂ©nement, Ă  de nouveaux chemins, d’autres modes d’existence. LibĂ©rer la vie lĂ  oĂč elle est prisonniĂšre, comme disait l’autre Deleuze[3], ou essayer. C’est un combat, incertain, un combat ordinaire titre d’une trĂšs belle bd de Manu Larcenet, que je vous conseille, en passant. Vous y retrouverez le sentiment d’inquiĂ©tante Ă©trangetĂ©, le sien, de sentiment, et ses angoisses, aussi, et beaucoup d’autres choses, trĂšs belles, et vivantes. Son bricolage Ă  lui, ce sera la bd, enfin notamment, car je ne le connais pas personnellement Manu. Bon, je ferme ma parenthĂšse. Allez, quelques questions, pour la route, les derniĂšres, promis. J’ai utilisĂ© des mots, quelques lignes plus haut, qui en fait sont bien plus lourds de sens que ce que je n’imaginais. Les voici, en vrac se rendre visible Ă  qui ?, s’exprimer, dire et le plus compliquĂ©, Ă  mes yeux, ĂȘtre reconnue[4]. Car, vous allez me dire, car vous me suivez, hein ? Par qui, mais oui, par qui pardi peut-on le peut-on ? le doit-on ? se dire reconnu? Par moi, toute seule, je me reconnais ? C’est peu, non ? Par toi, tel ou telle autre. Dans le cas de M, notamment, les professeurs, Ă  l’acadĂ©mie. Mais dĂšs lors, et je sens que cette affaire est dĂ©finitivement plus complexe que prĂ©vue, donc je reprends, et je vais ĂȘtre trop longue, je le sais. Si tu me reconnais, il me faut te reconnaĂźtre, en retour. Que vaudrait la reconnaissance de quelqu’un que je ne reconnais pas ? Et si je la perds, cette reconnaissance que me donne cet autre, que reste-t-il ? Et s’il s’agissait, aussi, d’une reconnaissance non pas liĂ©e Ă  tel ou telle autre, mais une reconnaissance symbolique, de l’Autre, avec majuscule concept fort complexe que j’emprunte Ă  Lacan sans le maĂźtriser totalement, du tout
 Bon, j’ai un peu mal Ă  la tĂȘte. On en reparle, d’accord ? DĂ©couvrir nos rĂ©cits, analyses conceptuelles et analyses d'oeuvres ?DĂ©couvrir les propositions politiques du Mouvement pour une psychiatrie dans le milieu de vie ? RĂ©fĂ©rences
ParLéopold Tobisch. Publié le mercredi 24 août 2022 à 12h11. 2 min. Le théorbiste et luthiste Pascal Monteilhet est décédé ce mercredi 23 août. Pascal Monteilhet, théorbiste et luthiste et grande figure de la scÚne baroque française des années 1980 et 1990, nous a quittés hier soir. Il avait 67 ans.
Qu’est-ce que le moi ? Un homme qui se met Ă  la fenĂȘtre pour voir les passants ; si-je passe par lĂ , puis-je dire qu’il s’est mis lĂ  pour me voir ? Non ; car il ne pense pas Ă  moi en particulier ; mais celui qui aime quelqu’un Ă  cause de sa beautĂ©, l’aime-t-il ? Non car la petite vĂ©role, qui tuera la beautĂ© sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus. Et si on m’aime pour mon jugement, pour ma mĂ©moire, m’aime-t-on ? moi ? Non, car je puis perdre ces qualitĂ©s sans me perdre moi-mĂȘme. OĂč est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps, ni dans l’ñme ? et comment aimer le corps ou l’ñme, sinon pour ces qualitĂ©s, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu’elles sont pĂ©rissables ? car aimerait-on la substance de l’ñme d’une personne, abstraitement, et quelques qualitĂ©s qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste. On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualitĂ©s. Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualitĂ©s empruntĂ©es.
2 Le Moi est un produit de la sociĂ©tĂ©. 1° - Il convient de remarquer que nous sommes ce que nous avons Ă©tĂ©. La personnalitĂ© prĂ©sente rĂ©pĂšte la personnalitĂ© passĂ©e : elle en est mĂȘme la manifestation. Le Moi est donc liĂ©e Ă  la mĂ©moire, laquelle en Ă©tant conscience de mon identitĂ© Ă  travers le temps, me dĂ©gage de l’instant
journal article LECTURE D'UNE PENSÉE DE PASCAL QU'EST-CE QUE LE MOI? » Les Études philosophiques No. 3, RECHERCHES JUILLET-SEPTEMBRE 1983, pp. 353-356 4 pages Published By Presses Universitaires de France Read and download Log in through your school or library Read Online Free relies on page scans, which are not currently available to screen readers. To access this article, please contact JSTOR User Support. We'll provide a PDF copy for your screen reader. With a personal account, you can read up to 100 articles each month for free. Get Started Already have an account? Log in Monthly Plan Access everything in the JPASS collection Read the full-text of every article Download up to 10 article PDFs to save and keep $ Yearly Plan Access everything in the JPASS collection Read the full-text of every article Download up to 120 article PDFs to save and keep $199/year Purchase a PDF Purchase this article for $ USD. Purchase this issue for $ USD. Go to Table of Contents. How does it work? Select a purchase option. Check out using a credit card or bank account with PayPal. Read your article online and download the PDF from your email or your account. Preview Preview Journal Information La revue, fondĂ©e par Gaston Berger en 1926, et publiĂ©e d’abord Ă  Marseille comme Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'Ă©tudes philosophiques du Sud-Est, s’était fixĂ©e une double tĂąche rendre compte des recherches menĂ©es dans les sociĂ©tĂ©s de philosophie et les universitĂ©s dans un cadre rĂ©gional d’abord, et bientĂŽt national, mais aussi faire mieux connaĂźtre les grandes tendances de la vie philosophique au plan international la prĂ©sence d’Edmund Husserl parmi les premiers correspondants de la SociĂ©tĂ© d’études philosophiques en Ă©tant un signe parmi d'autres. Publisher Information Founded in 1921, consolidated in the '30s by merging with three editors of philosophy Alcan, history Leroux and literature Rieder, Presses Universitaires de France today organize their publications around the following lines of force research and reference collections, journals, book collections, and essay collections. Rights & Usage This item is part of a JSTOR Collection. For terms and use, please refer to our Terms and Conditions Les Études philosophiques © 1983 Presses Universitaires de France Request Permissions

Quiest la chĂ©rie du chanteur ? Connue sous le nom de Julie Hantson, elle est avant tout un mannequin.Et apparemment, cette jeune femme a fait des miracles dans la vie de Pascal Obispo. À tel point que le chanteur s’est inspirĂ© d’elle pour Ă©crire une de ses chansons.. C’est ainsi que le titre « Et Bleu » a vu le jour. D’autant plus qu’ils l’ont chantĂ© ensemble !

SociĂ©tĂ© ProcĂšs L’enregistrement d’un dĂ©jeuner de famille de 2014 a Ă©tĂ© diffusĂ©, jeudi, au procĂšs d’Hubert Caouissin et Lydie Troadec. Pascal Troadec et son Ă©pouse Brigitte, tuĂ©s avec leurs deux enfants trois ans plus tard, assistaient Ă  ce repas. Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s L’enregistreur tourne, il est cachĂ© dans le soutien-gorge de Lydie Troadec. Tu t’installes lĂ , Pascal, ordonne-t-elle Ă  son frĂšre. J’ai mandatĂ© Hubert [Caouissin]. » On entend Pascal Troadec protester Surtout pas Hubert. Avec Papa, t’aurais pas fait ça
 – J’ai mandatĂ© Hubert. » Bruit de chaises. Tension. Vas-y maman, je t’écoute. » RenĂ©e Troadec prend la parole. Bon ben, j’estime que j’ai droit Ă  la moitiĂ© de ce que vous avez pris. – La moitiĂ© de quoi ?, s’exclame Pascal. – Ah, bah j’sais pas
 » Lydie s’adresse Ă  sa mĂšre. Dis ce que tu as Ă  dire, maman. » La vieille dame rĂ©pĂšte qu’elle veut la moitiĂ© de ce qui a Ă©tĂ© pris ». Pascal Troadec, entre sidĂ©ration et colĂšre Maman, qu’est-ce qu’on t’a piquĂ© ? – Des piĂšces d’or
, murmure la vieille dame. – Qui a piquĂ© des piĂšces d’or ? ! Moi, j’ai volĂ© des piĂšces d’or ? ! T’es malade ? ! – OĂč il y a des piĂšces d’or ? Je comprends rien
 », intervient Brigitte, la femme de Pascal. La voix posĂ©e d’Hubert Caouissin couvre le tumulte. Lydie m’a mandatĂ©. » Il poursuit d’un ton docte. Il y avait quelque chose dans l’immeuble de Brest. Quelque chose de trĂšs trĂšs important. Alors, deux possibilitĂ©s, soit vous n’y ĂȘtes pour rien, soit vous avez quelque chose Ă  vous reprocher
 – Se reprocher quoi ? Mais vous ĂȘtes tous malades !, explose Pascal. – Mais pourquoi tu t’énerves si t’as rien Ă  te reprocher ? », lui lance sa sƓur Lydie. Cris, hurlements, fracas. Brigitte, l’épouse de Pascal, perd ses nerfs. Viens, on s’en va, on s’en va ! Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Vous nous traitez de voleurs ? » Pascal, au dĂ©sespoir Tu me traites de voleur, Maman ? C’est pas bien. » Hubert Caouissin, toujours aussi maĂźtre de lui J’ai des informations
 – Ecoutez Hubert, ordonne Lydie. Je l’ai mandatĂ©. – Mais j’ai volĂ© quoi ? !, insiste Pascal – D’oĂč elle dĂ©barque cette histoire ? », crie Brigitte. Hubert Caouissin rĂ©pĂšte Je vous jure que c’est fabuleux, qu’il y a de quoi changer la vie de tout le monde. Je sais ce que je dis. Il y a eu quelque chose. Il n’y a plus rien. Qui l’a pris ? » Il ajoute Pour des choses comme ça, on Ă©radique des familles entiĂšres. Donc, si vous avez fait quelque chose, il vaut mieux s’arranger. – Mais tu sais QUOI ?, demande Pascal. Il vous reste de cet article Ă  lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s. f7QB.
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